Aller sur la navigation Aller au contenu principal Aller sur la recherche

Qualité & management

Ils se marièrent...

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 12/02/2017

0 commentaires

Sexualité au grand âge

La Saint-Valentin est l’occasion de parler de la sexualité au grand âge.

L’occasion de relire « Sex and Sixty", pardon "L'âge, le désir et l'amour" de Marie de Hennezel, de relire les ouvrages de Gérard Ribes de l’université de Lyon 2 qui rappelle que "Les familles sont les censeurs les plus importants de la sexualité de leurs parents", de revoir le documentaire "Les vieux amoureux" sur Arte ou l'interview de Noëlle Chatelet sur la Dame en bleu et l'expérience d'un sex toy en maison de retraite.

Taille des lits, respect de l’intimité et des portes fermées qui indiquent que l’on ne souhaite pas être dérangé, explication sur ces réactions jugées déplacées mais qui ne sont que réflexes quand on est plus jamais touché, voire sex-toys ou chambre dédiée… les réflexions se multiplient pour que chaque sexualité puisse se vivre, sans malaise ou sourires moqueurs.

Un Café Sexo a été organisé dans l’Ehpad Les Mimosas à Commequiers en Vendée (1er établissement labellisé Humanitude des Pays de la Loire). Les affiches dans la commune ont fait causer. Tous les habitants étaient conviés. L’occasion de libérer la parole avec une sexologue… et de prendre rendez-vous pour oser en parler plus tard, en toute discrétion !

L’occasion pour les professionnels d’aborder en aparté avec une professionnelle la question de la pudeur des résidents, ou le désir masculin avec ces professionnelles en très grande majorité féminines. Savoir poser les limites sans culpabiliser le résident, avec empathie et fermeté, ça s’apprend.

Le consentement des deux résidents qui se rapprochent sera mis en vigilance, sans pression, surtout si une maladie neuro-évolutive risque de troubler le jugement. Tout changement de comportement, geste de peur, de rétraction doit alerter. Sinon… il s’agira de respecter l’intimité et la vie privée de chaque personne.

A l’Ehpad Maryse Bastié à Bordeaux, un résident attristé, déprimé, a vu son moral remonter en flèche grâce à sa "fiancée", une professionnelle qui lui avait "claqué une bise". Amusés, tous les habitants ont souhaité "officialiser" ce couple, et la date du jour de l'an a été choisie pour faire la fête. Tout le monde a joué le jeu : envoi de faire-part, improvisation des couturières pour la robe de mariée, confection de la couronne avec le voile, la jarretière, les dragées, le gâteau avec le couple de mariés, les pétales à lancer, les noeuds de décoration des rampes, le Maire et son écharpe, les alliances (anneaux de rideaux) et leur coussin, décoration du déambulateur, la liste de mariage (dînette, valise pour le voyage de noces), tenues des demoiselles d’honneur, choix des témoins...

"Ce mariage était sujet de conversation pendant au moins deux semaines dans la maison", raconte Marie Desvilles, la directrice. Certains résidents ont même choisi de ne pas aller dans leur famille pour le jour de l’an, car ils "étaient de mariage". Plusieurs familles se sont mobilisées. Ce mariage a permis de sympathiser et faire plus ample connaissance. La directrice constate une meilleure ambiance, dans la maison, plus de convivialité entre les résidents.

Ils se marièrent... même si c'était pour rire, la fête restera dans les mémoires.

Belle Saint-Valentin à tous !
Partager cet article