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Qualité & management

Déni, mépris, colère, et après ?

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 12/02/2018

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Recherche d’une prise de parole du Président de la République

Depuis le rapport Laroque (en 1962), on ne compte plus les rapports, les tentatives de réformes et de lois pour adapter notre société à son vieillissement, pour financer les aides et les soins des situations de handicap quel que soit l'âge.

Mais comment s'adapter à une réalité que l'on ne veut pas voir ?

Comment combattre notre âgisme individuel, collectif, sociétal demande Pascal Champvert cette semaine ?

Le déni de cette inadaptation nous avait rattrapé en août 2003 avec les 14 802 morts de la canicule.

Depuis notre République a tenté de se ressaisir avec le renforcement des aides (APA), la médicalisation des EHPAD (au détriment des logements-foyers ?), la création de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) qui a mieux éclairé sur les enjeux macro-économiques.

Mais quid de la parole des personnes directement concernées, de leurs proches aidants, des professionnels de première ligne ?

La colère monte depuis des années.

Les fédérations professionnelles alertent, tirent des sonnettes d'alarme, des fédérations de services à domicile associatives (qui s'opposent à la proposition de tarif unique) aux Ehpad.

Malgré tout les aides s'organisent, les soins se font, car le besoin est là, chaque jour.
Comment font-ils ces professionnels ? A la chaîne ? En dépit des bonnes pratiques professionnelles enseignées dans les écoles ?

Tant que ça tient, que ça n'éclate pas ...

Au mépris, on a vu que la colère avait débouché sur des grèves, dures, puis sur cette mobilisation sociale de 30 % des professionnels des Ehpad ce 30 janvier partout en France.
Pour des moyens, le respect d'aide et de soins dignes.
Elle a rassemblée les syndicats et associations de professionnels mais aussi les associations de familles, de personnes âgées.

Les députés, les médias et cette semaine les sénateurs la voient, cette mobilisation. Ils s'en inquiètent et cherchent des solutions à court terme avant "de changer de modèle" comme le suggère Marie-Anne Montchamp de la CNSA.

Car en effet, le modèle actuel craque : entre un domicile non adapté, mal équipé, dont les services d'aide sont exsangues, des situations de plus en plus complexes, chroniques, des proches aidants et des professionnels épuisés, qui refusent d'être les complices d'une politique aveugle, jusqu'aux Ehpad, dans lesquels nos concitoyens ont majoritairement peur d'aller finir leurs jours et gardent une meilleure image des services de soins palliatifs (voir leur atlas cette semaine).

On sent qu'il faut une parole forte, politique, nationale.
Même si les initiatives se multiplient : de la Silver économie aux actions de prévention pour préserver son capital physique et cognitif jusqu'à des âges avancés, en passant par des habitats partagés, accompagnés, inclusifs, par des fongibilités de financements (Marie-Anne Montchamp a cité le HCAAM et les milliards dépensés dans les hospitalisations évitables, la iatrogénie médicamenteuse), sans oublier l'épuisement professionnel (les arrêts de travail portés par l'Assurance maladie).

Le vieillissement, la longévité, la lutte contre l'âgisme sont des enjeux interministériels de santé, de budget, de logement, de politique de la ville, de culture, de formations...

Vieillir debout est un beau message qui ne peut exister sans une politique adaptée, nationale et locale.

Les acteurs de la mobilisation du 30 janvier attendent une parole du Président de la République.
Cette semaine.
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