Aller sur la navigation Aller au contenu principal Aller sur la recherche

Réseaux & territoires

Transformer les problèmes en projets

Auteur Annie De Vivie

Temps de lecture 2 min

Date de publication 14/01/2019

0 commentaires

Pas que les colères…

La Lettre que le Président de la République vient d'envoyer aux Français pour ouvrir le débat national suite à la crise dite des gilets jaunes pose les axes de ce débat qui se déroulera dans les municipalités jusqu'au 15 mars prochain.

Les thèmes retenus sont le consentement à l'impôt au regard des dépenses et de l’action publique ; l’organisation de l’État et des collectivités publiques ; la transition écologique et enfin l'exercice de la citoyenneté.

Pas un mot sur la transition démographique, sur "les EHPAD dont la situation est dramatique", souligne la Fédération nationale des personnes âgées et leur famille, Fnapaef, qui insiste "La France n’est pas un pays comme les autres, en effet, puisque les ratios d’encadrement en EHPAD y sont les plus faibles des pays du nord de l’Europe laissant les plus fragiles d’entre nous dans une situation d’indignité inacceptable, ce que le rapport de la députée Monique Iborra (LREM) a parfaitement établi. Concernant les collectivités territoriales, la décentralisation ne peut pas s’améliorer tant que les coûts des dépenses transférées doivent être absorbés par le budget limité par le pacte de stabilité imposé par l’Etat. Les départements sont contraints de limiter les crédits sociaux (APA par exemple)".

C'est tout le système de l'aide et des soins aux domiciles comme en établissement qui est à repenser avec une revalorisation urgente de ces métiers et de ces services dont près d'un sur deux a des postes vacants rappelle l'UNA...

L'enjeu pour le Président : "transformer la colère en solutions"... fait écho aux travaux de Philippe Crône dans son dernier livre Animer en Humanitude : transformer les problèmes, les demandes (celle des personnes âgées, des proches, des professionnels) en projets.

Et si on transformait les institutions repoussoirs en organisations attirantes, motivantes ?

Et si on transformait les risques d'agression (des aides à domicile par des personnes très désorientées par exemple) en point de démarrage de plans d'action qualité, éthique ?

Et si on participeait à la transformation de la formation professionnelle (Opco...) ?

Et si on transformait les pratiques en y intégrant systématiquement la tendresse, professionnalisée ?

Et si on transformait les lieux de vie en s'appuyant sur les nouvelles fiches ANESM/HAS pour les commissions de sécurité/incendie aussi ?

Et si on transformait le regard sur les personnes malades, désorientées avec toujours plus d'interactions sociales ?

Et si on transformait les solutions du parcours d'aides et de soin avec de nouveaux métiers comme le recommande le rapport du Haut conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge, HCFEA ?

Et si l'on se transformait nous-mêmes, si nous réinventions nos professions, en apprenant chaque jour parmi les 100 notions essentielles de gérontologie fondamentale et médicale cette semaine ?

Facile à dire mais les moyens du secteur sont trop contraints.
Le coût de la transformation est un impensé, pointe Marie-Anne Montchamp présidente de la CNSA, comme le coût de la "fonction présentielle" auprès des personnes fragilisées, malades, désorientées, polypathologiques.

Ces impensés aussi doivent être transformés... sous peine d'envenimer la colère des professionnels de la gérontologie.

Partager cet article
Tags