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Réseaux & territoires

Les professionnels du domicile aussi sortent du bois

Auteur Annie De Vivie

Temps de lecture 3 min

Date de publication 13/02/2019

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Reportages sur le terrain

Il n'y a pas que les professionnels des Ehpad qui tirent la sonnette d'alarme. Ceux du domicile aussi sortent du bois.

Dans quelle France on vit ? sur RMC Story le 11 décembre dernier, "Pièce à conviction" du France 3 le 7 février dernier, dans l'Instant Module sur France Info ce 13 février matin... les journalistes suivent les journées d'aides à domicile, et découvrent ces métiers indispensables aux réalités de notre société.

Les Français découvrent ces plans d'aide hachés, impossibles : 30 minutes pour arriver, aider à la toilette, au petit déjeuner, à la prise des médicaments...

Les Français découvrent ces conditions de travail difficiles, ces temps de déplacements mal pris en charge, ces salaires en dessous du Smic, alors que ces professionnels sont juste indispensables. Ils comprennent mieux pourquoi ces professionnels ont pu rejoindre le mouvement des gilets jaunes.

Les Français découvrent ces métiers indispensables donc à la vie chez soi, au maintien de l'autonomie, à la sortie d'hospitalisation, en relais des proches aidants...

Les Français découvrent aussi les tensions financières des financeurs de ces aides (actions sociales, caisses de retraite, départements). Ils découvrent les complexités politico-technico-administratives comme les CESU/APA, comme pousser des personnes fragilisées à devenir employeurs de leur intervenant à domicile...

Les Français découvrent que ces services aux domiciles comme les Ehpad sont les premiers employeurs de nombreux territoires. Ils découvrent que ces employeurs tentent d'avancer malgré tout, en misant sur les capacités des personnes aidées et le Positive Care chez Korian (Ce qui n'est pas la même logique que l'Epade pour Echelle d'évaluation des personnes âgées difficiles qui épuisent).

Ces services, ces établissements visent la qualité de vie au travail (QVT) avec le théâtre pour libérer la parole ou l'activité physique pour s'échauffer chaque matin. Leurs fédérations employeurs tentent de se fédérer (Nexem/Una),

Les métiers se diversifient pour tenter d'organiser les réponses des territoires, coordonner les interventions pour optimiser les déplacements et soutenir les proches aidants (voir cette semaine le méconnu TC APSA : technicien-coordinateur de l'aide psycho-sociale aux aidants).

Si les technologies peuvent aider à informer, à coordonner, à tracer, à limiter le recours aux urgences... elles ne remplacent pas le contact humain, la main tendue, la parole qui rassure, apaise...

Savoir ajuster le juste prendre soin, au bon niveau de soin, demande une technicité de haut vol. Cela demande des compétences, des savoir-faire, des savoir-être, des temps d'ajustement, de régulation, de réflexion.

Ce temps investi est par la suite gagné en qualité du prendre soin, en passages aux urgences évitées, en juste médication, en conditions de travail motivantes et durables, en emplois durables... Pile ce que le projet de loi santé présenté ce 13 février veut défendre, en oubliant royalement les professionnels du domicile, s'énerve AdessaDomicile.

"Notre société peut supporter le coût de cette transformation, de cet investissement, de cette adaptation à son vieillissement" estime Marie-Anne Montchamp présidente de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie. Cette CNSA a planché sur un nouveau modèle de financement des aides à domicile avec un tarif de référence national plancher (APA, PCH) et un complément de financement (CPOM) qui répond aux réalités des territoires (première enveloppe dotée de 50 millions d'euros).

"Ces financements investis dans ce secteur se retrouvent dans l'économie réelle", selon Marie-Anne Montchamp

Et si les Français, les élus, les décideurs cessaient de le découvrir et se mobilisaient en ce sens ?
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