Aller sur la navigation Aller au contenu principal Aller sur la recherche

Qualité & management

Du risque de TIAC

Auteur Annie De Vivie

Temps de lecture 2 min

Date de publication 03/04/2019

0 commentaires

Règles de l’art professionnelles

Le drame à l'Ehpad privé de Lherm

met à nouveau en lumière l'importance des règles de l'art professionnelles des métiers de l'aide et du prendre soin.

Savoir accompagner des personnes très fragilisées, parfois désorientées, en fin de vie demande un professionnalisme constamment vigilant et de hautes compétences : pour définir le juste niveau de soin, proposer des réponses, des relations, des services, des produits ajustés, tracés, dans un univers contraint.

Impossible de passer outre les règles professionnelles d'hygiène et de sécurité tout en analysant leurs ajustements aux attentes et besoins personnalisés, dans une organisation à questionner.

Impossible de fonctionner sans une vision claire du prendre soin attendu, sans un affichage des règles et interdits mais associés aux moyens, explications, pilotages et partages pour les respecter.

Impossible de ne pas frémir face aux risques d'évènement indésirable grave, comme une Tiac (toxi-infection alimentaire collective), qui imposent un cadre outillé, une vigilance rigoureuse et motivante.

Sans laisser croire au risque zéro, ces réalités amènent à réfléchir et agir.

Réflechir et agir pour favoriser le partage des règles, des repères, des interdits et des moyens d'y répondre : où, quand (temps de réunion), comment (supports utilisés), avec qui (inter-disciplinarité, ouverture aux personnes concernées, aux proches, aux élus), avec quelle compréhension, quel suivi, à quel rythme (pour maintenir la vigilance, avec du sens, sans épuiser) ?

Réfléchir et agir pour la compréhension de ces attendus, de ce que sont des erreurs, non intentionnelles, sous peine de sanctions effectives.

Réfléchir et agir aux notions de bénéfices/risques individuelles, collectives.

On le voit cette démarche est subtile et continue.

Elle ne s'arrête jamais.

Elle s'appuie sur des process, des processus et surtout sur des professionnels aux métiers rigoureux qui demandent reconnaissance et soutiens. Le rapport Libault ne s'y trompe pas. Il est d'ailleurs salué par les fédérations professionnelles (avec tout de même quelques réserves).

Des métiers qui bougent, évoluent comme cette proposition de coordinatrices de parcours au sein d'un SAAD dans l'Aisne. Ces professionnels cherchent à renforcer leurs compétences, leurs pratiques, leurs connaissances des populations prises en soin (voir notre article Parkinson et douleur cette semaine). Ils savent qu'ils doivent favoriser leur santé en s'échauffant avant de démarrer leurs missions par exemple. Ils sont en lien direct avec leurs territoires (voir en Martinique cette semaine).

"On ne peut pas trouver la paix en évitant la vie" écrit Virginia Woolf, citée par Jean Arcelin, dans son livre.

Le risque fait partie de la vie. Les règles professionnelles et les démarches qualité partagées aussi.

Partager cet article
Tags