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Accompagnements & soins

L'autonomie comme source d'emplois : chiche !

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 08/07/2020

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Chiche madame la ministre

Tous les professionnels saluent la création d’un ministère chargé de l’Autonomie.

C’est Brigitte Bourgignon qui a été choisie pour relever le défi auprès d'Olivier Véran

, toujours ministre des Solidarités et de la Santé. Cette députée LREM au profil social (elle était auparavant au Parti socialiste comme son ministre de tutelle) présidait le Haut conseil du travail social (HCTS) et la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale.

Elle va être chargée de faire voter le projet de loi pour la création une 5ème branche de la Sécurité sociale visant à couvrir les risques de la vie liés à la perte d’autonomie et au handicap.

Un nouveau risque socialement porté pour accompagner la révolution de la longévité et les crises qui pourraient porter atteinte à l’autonomie de tous les citoyens quel que soit leur âge.

Un risque à caractère social mais non compassionnel, plutôt émancipateur : chiche Madame Bourguignon !

Chiche de voir l'autonomie comme une source d'emplois durables, non délocalisables, alors que s'annonce une crise économique majeure suite à la crise sanitaire qui n'est pas tarie. Des métiers de l'autonomie, des métiers du lien (selon le rapport des députés François Ruffin et Bruno Bonnell), des métiers du prendre soin selon la démarche "Nous auxiliaires !"qui sont "des voies d'excellence et non des voies de garages" comme le souligne la journaliste Nathalie Lévy dans son livre sur sa vie d'aidante.

Chiche de voir l'autonomie comme source de richesses humaines et donc de métiers d'excellence, riches, éthiques, techniques pour accompagner les personnes fragilisées, malades (voir cette semaine un guide pour mener des ateliers thérapeutiques pour personnes malades Alzheimer), notamment en cas de pandémie de covid-19 avec des symptômes atypiques en gériatrie, avec des risques de clusters à anticiper. Des métiers à l’indice d’alignement humain à questionner pour constamment l’améliorer.

Chiche de voir l'autonomie comme source de services indispensables à tous les citoyens, à leurs proches aidants/aimants, positifs, rassurants, voire labellisés. Chiche de valoriser la qualité du prendre soin aux domiciles, dans les établissements médicalisés où les Conseils de la Vie Sociale gagneraient à être boostés. Ils témoignent du vécu de la crise sanitaire, de l'intérieur. Il est moins négatif que celui qui a été médiatisé. Chiche.

L'autonomie comme source d'optimisation des coûts de la non-qualité, des surconsommations médicamenteuses aux recours évitables aux urgences, en passant par l'épuisement des proches aidants comme des professionnels du prendre soin. L'autonomie comme un investissement avec des retours positifs pour les finances publiques et la santé des concitoyens.

L'autonomie comme ressources des territoires dans des Villes amies des aînés, amies des personnes atteintes de maladie neuro-évolutive, avec ses parcours d'aides, de répit, de soins, avec différents modes d'habitats innovants, des hébergements plus ou moins médicalisés, labellisés… Aujourd'hui le système de l'aide à l'autonomie est hyper fragmenté et piloté tant par les différents professionnels eux-mêmes que par les collectivités locales, les départements, les agences régionales de santé... Le rapport préfigurateur de cette 5eme Branche de protection sociale a été confié à Laurent Vachey, ancien directeur de la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie).

L'autonomie qui s'évalue, même si les travaux de l’HAS sont repoussés. Une autonomie qui s’évalue avec les personnes concernées, de manière pluri-dimensionnelle : sur le plan de la santé certes mais aussi au regard des ressources économiques, des solutions d'habitats, de l'adaptation du logement, de la densité des ressources aidantes, des services disponibles humains, technologiques, sans oublier la culture, la citoyenneté et la représentativité des plus fragilisés eux-mêmes.

L'autonomie au sens de "auto-nomos" à savoir la capacité à se gouverner soi-même, selon ses propres lois (en lien avec celles de la République), la capacité à exprimer "ce qui est bon pour soi", debout jusqu'au bout. L'autonomie et non pas la mal-nommée dépendance.

L’autonomie qui a son ministère pour la défendre, telle une source d’emplois magnifiques pour aider à vieillir debout, jusqu’au bout, malgré tout !
Chiche !

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