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Politiques grand âge

Décentralisation, une discrimination selon le lieu de vie ?

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 30/01/2012

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Annie de VivieNous assistons à de nouveaux mouvements de balancier sur l'évolution des politiques publiques entre les centralisateurs (jacobins) et les décentralisateurs.
Le niveau d'engagement de l'Etat providence évolue avec le temps, avec les crises, avec les volontés politiques.

Pour répondre aux besoins des populations (proximité, quotidienneté, personnalisation), l'idée de rapprocher les centres de décisions des territoires se comprend (voir l'ouvrage "les défis territoriaux face au vieillissement"à la Documentation Française). Les propositions innovantes viennent de plus en plus d'expériences locales (voir les lauréats du "Prix Vivre ensemble aujourd'hui et demain" d'Agevillage).

Le 2 mars 2012, la France fêtera les 30 ans de ses premières lois de la décentralisation.
Notre pays cumule quatre voire cinq niveaux de décisions citoyennes : les 36 000 communes (dont 3 engagées dans le label "Ville amie des aînés"), les inter-communalités, la centaine de départements, les 22 régions et l'Etat (avec ses ministères, administrations et multiples agences : CNSA, ANSP, ANESM... pour notre secteur).
Les différentes réformes répartissent les missions régaliennes pour l'Etat, et leur mise en oeuvre par différentes "puissances publiques". Les colectivités locales investissent et participent effectivement aux politiques publiques rappelle le CESE.
Aujourd'hui le budget des collectivités locales avoisinne les 220 miliards d'euros et fait jeu égal avec celui de l'Etat !

Concernant l'aide à l'autonomie des plus âgés, Maurice Bonnet (ancien vive-président du CNRPA) estime que les dernières expériences (PSD, APA) ne plaident pas pour une nouvelle dynamique décentralisatrice sans la définition et la mise en oeuvre (contrôlée) d'un droit universel à compensation des situations de handicap quel que soit l'âge. Les finances exsangues des départements montrent qu'une régulation s'impose, ainsi qu'une péréquation pour garantir le même accès aux droits selon les territoires (riches/pauvres, jeunes/vieux).

Brandir le mot "décentralisation" demande d'avancer des réponses opérationnelles :
- Quels outils d'évaluations (des situations des personnes) ouvrant droit à quelle(s) prestation(s) ?
- Une prestation donnant accès à quels services labellisés ? Quels recours ?
- Quelle coordination de ces services, par quel référent professionnel (guichet unique : clic de niveau 3, 100 nouvelles Maia, Techniciens d'insertion à l'AFM) ?

Trop de personnes fragilisées, d'aidants, de professionnels savent que le prendre soin n'est pas homogène sur les territoires (accès aux soin, ADPA : allocation départementale d'aide à l'autonomie, organisations différentes des services d'aides : ici des Clic, là des maisons de l'autonomie du département.

Des filières avancent pourtant pour favoriser le parcours de soin coordonné des plus âgé
s. En région du Rhône, l'ARS (Agence régionale de santé) arrive à faire converger plusieurs collectivités locales (de bords politiques différents) au sein d'une même filière gériatrique et gérontologique.

Il va surement être politiquement difficile d'oser refondre la carte des acteurs politiques (fusions, suppressions...) et revoir les missions des uns en complément (voir en évaluation/contrôle) de celles des autres.
Mais à la discrimination liée à l'âge, n'ajoutons pas la discrimination selon le lieu de vie.

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