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Politiques grand âge

Liberté d'expression et non-dits du vieillissement

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 12/01/2015

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Annie de VivieAu lendemain des évènements meurtriers à Charlie Hebdo à Paris et à l'hypercacher de Vincennes, au lendemain de cette mobilisation sans précédent du peuple français contre la haine, le terrorisme et pour l'affirmation de nos valeurs républicaines, l'heure est venue de s'interroger sur ces valeurs (Liberté, Egalité, Fraternité), sur leur défense et leur incarnation dans notre quotidien.

Prenons la liberté d'expression. C'est une notion qui n'est pas si simple quand on vieillit (notamment quand on est fragilisé, malade, dépendant).
"Pas de vague" est un mot d'ordre bien répandu dans notre secteur médico-social de l'aide aux personnes âgées.

Pas facile donc de parler et de dénoncer certaines situations, de pointer les conflits d'intérêts, le non respect des valeurs humanistes dans le prendre soin des plus fragiles et vulnérables.
Pas facile non plus de rire des vieux handicapés, malades, des proches aidants, des professionnels.

Les "pouvoirs" de ceux qui aident (prennent "en charge") sont bien peu contrebalancés par des "contre-pouvoirs" comme des médiations (familiales), des groupes de parole, des groupes d'analyse des pratiques professionnelles, des Conseils de la vie sociale (CVS), les médias, l'accès à la justice...

De nombreuses réalités dérangent, on parle de "déni de réalité". Les discours restent alors politiquement corrects.

Je pense, en autre, aux soins de force, aux négligences, aux abandons, aux abus de pouvoir, aux huis clos enfermants.
Je pense aussi aux enjeux économiques de la silver économie, aux groupes privés d'établissements, résidences et services qui brandissent l'arme de l'emploi quand les "restes à charge" sont insupportables pour des consommateurs (et leurs proches aidants) pour de services de qualité discutable.
Je pense aussi aux conflits de valeur (liberté versus sécurité), aux tabous liés à la vieillesse, à la fin de vie.
Je pense à ces inerties, ces corporatismes qui bloquent les décoisonnements, les réseaux, les coopérations... malgré les recommandations de moultes rapports d'experts.
Je pense aux coûts de la non-qualité (que l'on ne calcule pas et donc que l'on ne communique pas) au regard des chiffres sur les soins aux vieilles personnes qu'on assène comme une réalité infernale.
Je pense à cette vision décidément dépréciative de la vieillesse qui décourage les personnes qui vieillisent elles-mêmes et épuise les accompagnants familiaux et professionnels...

Pas facile pour un média de raconter, de donner la parole aux différents protagonistes, de proposer d'autres points de vue.

Sans vous, les lecteurs, sans vous, les abonnés professionnels, pas de rédaction pour rechercher l'information, rencontrer les acteurs, prendre le temps de choisir des angles de vue décalés.

Vous le savez, si nous sommes vent debout avec vous, nous pouvons parfois aborder des sujets qui vous dérangent, qui nous dérangent.

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