Aller sur la navigation Aller au contenu principal Aller sur la recherche

Réseaux & territoires

Maternités et maisons de retraite même combat

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 09/02/2015

0 commentaires
Annie de VivieLe Colloque La cause des aînés 3, organisé par la psychanalyste militante Catherine Bergeret-Amsellek, a donné la parole aux professionnels qui accompagnent les différents âges de la vie de la naissance à la mort.

La gynécologue-obstétricienne Evelyne Petroff et la sage-femme Hélène Malmanche de la Clinique des Bluets à Paris ont partagé leur accompagnement tout en douceur et en humanité de l'enfant à naître et de ses futurs parents.
Avec l'haptonomie, des salles d'accompagnement à la parentalité, le plateau technique se fait humain, en alliance avec les parents. Evelyne Petroff enseigne à ses internes à choisir leurs mots (lors d'une césarienne par exemple : non pas "incision" mais "je commence", et toujours saluer d'un "bonjour" l'être qui naît).

Mais un accouchement facile ou un allaitement en douceur rapportent moins à l'hôpital que des actes médico-techniques suivis d'un retour à domicile rapide. C'est la mécanique de la T2A : tarification à l'activité.

"Il nous faut réaliser au moins 3 000 accouchements par an pour être rentable", souligne Evelyne Petroff. "Jusqu'ici on y arrive, mais on marche sur la tête, on nous vole notre humanité" a t-elle conclu avec beaucoup d'émotion.

J'ai alors fait le rapprochement avec tous ces professionnels de la gérontologie qui dénoncent la "prime à la grabatisation". Face à la logique des pouvoirs publics de ne doter les structures que selon des besoins en soins. Quid de la quotation de la qualité du prendre soin ?

Ainsi quand les maisons de retraite médicalisées (EHPAD) investissent dans des formations, dans un accompagnement différent au long court, avec des actions de prévention, elles peuvent constater une baisse des médicaments, des hospitalisations, des escarres... mais elles sont bien mal récompensés, par des coupes possibles dans leurs crédits soins.

Si les résidents vivent mieux dans ces EHPAD mobilisés, ils restent pour autant malades, entourés de proches aidants souvent en souffrance. Et sans personnel formé, encadré et managé, sans une démarche permanente d'amélioration de leurs pratiques, pas de prendre soin de qualité, pas de lieux de vie-lieux d'envies, pas de projets d'accompagnement personnalisés etc.
Et des déménagements sans ménagement au mépris des valeurs humanistes et des recommandations bientraitantes.

La loi d'adaptation de la société au vieillissement n'investira pas le champ des maisons de retraite. Les pouvoirs publics ont engagé un nouveau groupe de travail censé aborder cette question des coûts en EHPAD et régler cette injonction paradoxale : plus de qualité des soins mais moins de moyens.

Il y va pourtant du socle de nos valeurs partagées, de la naissance à la mort. Des valeurs pas si intergénérationnelles que cela si l'on n'y prend pas garde, souligne le sociologue François de Singly.

Maternités, maisons de retraite : même combat !


PS. Je salue ma voisine Andrée Marquet née en 1920. Cet artiste peintre a accepté de collaborer à l'illustration de nos articles. Cette semaine prévenir la dénutrition (Tribune du Dr Pradines) et délire autour d'une pomme de terre.
Partager cet article