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Réseaux & territoires

Le Président, la loi ASV et la réalité

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 10/10/2016

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Annie de Vivie, François Hollande et Michèle DelaunayCe 4 octobre, le Président de la République a accueilli à l'Elysée les ministres actuellement en charge des personnes âgées tout comme les pionnières : Paulette Guinchard (saluée par l'ANC.Clic), Michèle Delaunay à l'initiative de la loi ASV, les élus, les administrations, les fédérations, syndicats, associations, médias impliqués sur les enjeux du vieillissement.

A l'occasion de la Semaine Bleue, que le Président a rebaptisée "Semaine Bleue-Blanc-Rouge" en écho aux valeurs de la République et du thème 2016 "A tout âge : faire société !", François Hollande a écouté la mobilisation citoyenne de ces "villes amies des aînés", où il fait bon vivre et bien vieillir, valorisées par le magazine Notre Temps.

Après les 25 000 places nouvelles en Ehpad en 5 ans, le crédit d'impôt pour l'aide à domicile, le président a longuement salué les avancées de la loi d'adaptation de la société au vieillissement (ASV) : l'Apa 2, le congé de proche aidant, le droit au répit, l'adaptation de 80 000 logements, le développement de la Silver Economie car la notion de vieillissement ne s'adresse pas qu'aux personnes âgées fragilisées. (Les seniors vont d'ailleurs faire entrendre leur voix sur les produits et services qui leur sont destinés avec ce label piloté par l'Afnor).

Ces avancées sont financées par la Casa : contribution additionnelle d'aide à l'autonomie, soit 650 millions d'euros apportés par les seuls retraités imposables depuis 2013. Le gouvernement a fait son devoir. "Faut-il aussi que les départements, dont je sais la situation difficile, mettent en œuvre ce qui a été décidé par la loi" a affirmé le Président.

Or des départements ne suivent pas cette loi, faute de crédits suffisants pour faire face aux obligations sociales (APA, PCH, RSA...). Des syndicats de retraités pointent les territoires où l'Apa 2 se fait attendre et où les "restes à charge" pour les services à domicile se creusent au lieu de s'alléger. La Fnapaef est particulièrement en colère.

Avec les professionnels du médico-social, ils pointent les détournements des crédits de la Casa alors que les besoins vont croissant démographiquement, que les conditions de travail se tendent tant à domicile, qu'en établissement d'accueil (après Mediapart, voir l'analyse de Bastamag), alors que les crédits non reconductibles attendus fondent...

Les acrobaties des gestionnaires de service les éloignent, souvent à contre coeur, de leur vocation, comme à Questembert, salué à l'Elysée et pointé par André Flageul cette semaine.

Le Président de la République, qui a donné son Haut Patronage à notre prochain colloque sur les approches non médicamenteuses "De la douleur au bonheur" (attention il ne reste que quelques places !), a conclu ainsi son discours : "La bientraitance, comme on le dit, la bienveillance, ce n’est pas simplement celle que l'on doit aux personnes âgées, c'est ce que l'on se doit à soi-même, et c'est vrai que la société de la bienveillance est une société qui ressemble à la France."

Entre volonté d'agir et inertie, impuissance : la France doit choisir.
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