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Accompagnements & soins

Grippe mortelle à Lyon : quelles leçons en tirer ?

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 08/01/2017

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La vaccination dans le forfait soin des Ehpad ?

Vous n’avez pu échapper à la déferlante médiatique qui s’est abattue sur les équipes du leader Korian et notamment de l’Ehpad Berthelot à Lyon.
13 résidents y sont décédés en deux semaines suite à l’épidémie de grippe.

Alors que le service hygiène de l’Agence régionale de santé et la direction générale de la santé avaient vérifié que les mesures adéquates avaient été prises, la campagne de vaccination de l’Ehpad a été pointée du doigt. A peine 46 % des résidents étaient vaccinés.

Quand l’épidémie a été déclarée dans l’établissement (difficilement car les profils de grippe étaient parfois atypiques avec peu de fièvre ou peu longtemps, une toux peu prononcée, pas de sensation de grande fatigue), la campagne avait été stoppée car il faut 15 jours pour le vaccin soit actif, a expliqué le Dr Paul-Emile Haÿ, directeur médical des Ehpad Korian.

"Le groupe lance la campagne d’information chaque année fin septembre", souligne Dr Didier Armaingaud, directeur médical éthique et qualité du groupe. Korian propose à ses salariés de les vacciner gracieusement et le taux de vaccination est supérieur de 10 points à la moyenne nationale, 25 %.

Un kit de communication permet aux équipes d’informer les résidents et leurs proches. Il faut du temps pour argumenter cette vaccination controversée. "Nous écrivons aussi aux médecins généralistes pour leur demander s’ils souhaitent effectuer la vaccination ou s’ils la confient aux professionnels de santé de l’Ehpad", précise le Dr Armaingaud. "Commence alors la chasse aux bons de l’Assurance Maladie". L’Ehpad étant le nouveau domicile des résidents, ces courriers doivent leur parvenir. Or les changements d’adresse sont parfois longs.
Mais malgré tout le groupe annonce un taux de vaccination de 80 % à la fin de chaque campagne, fin janvier.

Ces précisions seront analysées par l’Igas, diligentée par la ministre de la Santé, en alerte suite à l’hécatombe de 2015. "16 000 décès, soit plus que la canicule de 2003", a rappelé Pascal Champvert de l’AD-PA, soulignant le retard français en matière d’aide aux plus âgés fragilisés.

Quels leçons retirer ?
Demander la vaccination aux personnes proches des résidents forcément à risques ?
Faciliter l’accès aux courriers de l’Assurance maladie pour ces vaccins ?
Inscrire cette vaccination dans les forfaits-soins des Ehpad (avec une dotation dédiée) car elle répond aux missions de "prévention des risques sanitaires" des médecins coordonnateurs ?

Si l’on peut voir aussi cette semaine les initiatives des gérontopôles, un nouveau guide pour les services à domicile, des repères de l'Aract et la Direccte des Hauts de France pour les managers de proximité de ces services à domicile, où cet incroyable service de soins de proximité non conventionnel et très performant en Hollande, sans oublier les labels Cap Handeo 2016... mais cette grippe particulièrement mortelle à Lyon souligne les manques autour des personnes âgées fragilisées, malades.

Gageons que ces enjeux s’inscriront dans la campagne politique en vue de la prochaine élection présidentielle. D’ici là l’Odas mobilise tous les élus territoriaux de la commune au département dans ses prochaines rencontres début février à Angers.
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