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Réseaux & territoires

Une prise d'électricité dans la douche ?

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 24/09/2018

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Quelles règles de l’art en gériatrie ?

Au lendemain d'un nouveau reportage à charge sur les Ehpad lors du dernier Envoyé Spécial sur France 2, si des entreprises côtés en bourse sont visées, l'effroi rejaillit sur toute la profession.

Les manques de moyens restent récurrents et non résolus souligne l'AD-PA réclamant une décision rapide de notre société, de notre gouvernement, à la veille d'un nouveau projet de loi sur la mal nommée "dépendance" relancé par le Président de la République en personne.

Mais que veut-on pour la gériatrie, la gérontologie ?

A-t-on défini des règles de l'art partagée par la société concernant le vieillissement fragilisé, malade, désorienté ?

Les journalistes ne réagissent pas quand des équipes expliquent qu'elles "doivent terminer les toilettes à 10 heures le matin", qu'elles s'insurgent contre des "matelas par terre" dans certaines chambres, quand des "ma chérie" sont adressés à une résidente, où que les tours de change s'enchainent la nuit...

Nous ne partageons pas les "règles de l'art" de l'accompagnement en gériatrie. Chacun pense savoir ce qui est bon pour l'autre : la vieille personne malade, handicapée.

Dans d'autres domaines, notre société partage les règles de l'art des professionels. Ainsi tous les citoyens de ce pays savent-ils que l'eau et l'électricité ne font pas bon ménage. Si un électricien veut vous installer une prise dans votre douche, vous lui demandez de passer son chemin.

Mais combien de personnes savent que les résidents fragilisés, désorientés ne peuvent s'adapter à un rythme imposé, à des horaires fixes ?

Combien savent que ces personnes âgées malades ne peuvent accepter des soins sans relations personnalisées, professionalisées, cohérentes d'une équipe à l'autre, sans contraintes (contention) ?

Combien ont évalué l'impact négatif sur le sommeil des réveils nocturnes lors de tournées de changes systématiques ?

Combien ont évalué le degré de professionalisme des professionnels de l'aide humaine et du soin autour d'un personne polyhandicapée pour sa vie quotidienne (comme le montre Handeoscope cette semaine ou les préconisations pour des habitants collabor'actifs) ?

Combien imaginent le niveau élevé de qualités professionnelles, individuelles et collectives, indispensables à un tel prendre soin de qualité ?

Le peu de considération que notre société accorde aux vieilles personnes rejaillit sur les professionnels qui prennent soin d'elles, sur leurs niveaux de formations initiales (à renforcer), sur leur taux d'encadrement (à renforcer), sur leur soutien, leur management quotidien (à renforcer), sur les glissements de tâche (à réfléchir au service de la santé et de la qualité de vie des plus fragilisés).

Notre société a formé ses électriciens, elle a sensibilisé le grand public aux dangers de l'eau associée à l'électricité.
Mais a-t-elle pris conscience de la nécessaire professionnalisation de l'accompagnement en gérontologie/gériatrie ?

A-t-elle interrogé les normes (plutôt sanitaires) qu'elle impose aujourd'hui ?

A-t-elle interrogé les moyens qu'elle pourrait imposer aux gestionnaires ?

La qualité de vie des plus fragilisés dépend de la qualité de vie au travail des professionnels qui les accompagnent.
C'est notre conviction chez Agevillage : voir cette semaine l'interview du Pr Amouyel sur la maladie d'Alzheimer, les pistes motivantes de l'éco-responsabilité (comme en maternité), la parole aux professionnels (cette semaine le directeur d'un réseau de santé), l'entretien professionnel des fauteuils roulants, le label éco-responsable...

Cette conviction du lien entre la qualité de vie des uns et la qualité de vie au travail des autres, nous l'étayerons aussi lors de notre 11e colloque Agevillage/Humanitude les 8 et 9 novembre prochains, en donnant la parole à une vingtaine d'experts, de professionnels de terrain, plus motivants les uns que les autres.

Pour mettre en lumière des règles de l'art en gériatrie et gérontologie... aussi !

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