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Réseaux & territoires

les services à domicile dans la Silver Economie

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 24/06/2013

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Annie de Vivie

Il y a 10 ans, l'aide à domicile était largement orchestrée par les secteurs associatifs et publics territoriaux (CCAS), sans concurrence jusqu'aux Plans dits Borloo.

Répondant aux politiques positives vers la qualité, la professionnalisation, ces services d'aides vers les publics fragiles (loi du 2 janvier 2002) à but non lucratifs ont vu leurs frais de structure s'alourdir.

Dans le même temps, la concurrence des entreprises de services à la personne s'est faite plus vive et les financeurs publics ont serrés leurs budgets : que ce soit la CNAV ou les départements qui ne sont pas tous logés à la même enseigne (UNA pointe des écarts de 3 euros de l'heure selon les départements).

Mais il reste des militants du domicile, comme André Flageul, des pionniers qui ont vu naître un secteur d'activité de l'aide et des soins. Ils imaginent que la réponse aux besoins va se diversifier (la démographie aidant), que l'articulation entre l'aide et les soins va se professionnaliser (prévention, évaluation, coordination), que les technologies vont se déployer...
Les services à domicile vont sortir de l'aide sociale pour s'imposer dans la Silver Economie, tout en gardant un projet politique (notamment pour les réseaux associatifs).

Un renouvellement d'image, de positionnement et d'équipes professionnelles aux compétences pointues : économie, gestion, mais aussi ergonomie, évaluation, prévention, coordination, systèmes d'informations, démarches qualité, ressources humaines...

Ces nouvelles approches centrées sur la prévention des risques, ces paniers de services demandent à être reconnus, tarifés. Des expérimentations sont lancées avec l'ADF (Assemblée des départements de France). La ministre Michèle Delaunay promet un futur "service public de l'autonomie" dont le cahier des charges est en discussion, avec une APA à domicile améliorée et distribuée différemment.
Face à un contexte financier tendu, chacun sait que la notion de mutualisation des services, voir d'associations, va s'imposer. Ce qui n'est pas simple (voir l'édito : Mutualiser oui, perdre la présidence non).

Mais les professionnels savent aussi qu'une vraie loi d'aide à l'autonomie est nécessaire avec des moyens nouveaux et une gouvernance renforcée (avec les acteurs du domicile à la CNSA face à une décentralisation inégalitaire).

Les vieux briscards de l'aide à domicile en ont vu défiler des ministres, des rapports, des projets de réformes de la tarification. Sans qu'un vrai 5e risque pour compenser les situations de handicap quel que soit l'âge, pourtant annoncé, ne soit jamais voté.
"Rapports, rapports... reports" craignent-ils.

On ne pourra éternellement reporter ces réformes car les limites financières des services sont atteintes. Ils sont "essorés jusqu'à l'os" selon le président de l'UNA. Les gains de productivité nécessaires dans le secteur des services à domicile peuvent ils être encore suffisants pour combler le gap de dépenses engendré par la professionnalisation et l'amélioration du service ?

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