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ANM - approches non médicamenteuses

Colloque ANM 2021 : retour sur les temps forts de la 14ème édition

Auteur Raphaëlle Murignieux

Temps de lecture 3 min

Date de publication 10/11/2021

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Vous avez l’heure, nous avons le temps…

Après une édition 2020 à distance, le 14ème colloque des approches non-médicamenteuses s’est tenu les 4 et 5 novembre à la Cité des sciences, à Paris. Consacré au temps, il a réuni près de 800 professionnels pour deux jours riches de partages, d’enseignements et d’émotions. Retour sur l’événement.

Peut-on prendre le temps de prendre soin, même en urgence ?

Comment appréhender les différentes perceptions du temps dans les pratiques quotidiennes des établissements sanitaires et médico-sociaux ?

Comment être fiers des structures d’accueil pour personnes âgées, handicapées, en situation de vulnérabilité ?

Comment respecter les rythmes ; les choix, dans les temps impartis, pour la qualité de vie des personnes aidées, pour la qualité de vie au travail ?

C’est pour trouver des réponses à ces questions que sont venus partager sur la scène du Centre des congrès de la Villette 22 professionnels, philosophes, artistes ou éthiciens.

C’est Fabrice Gzil, directeur adjoint de l’espace éthique Ile-de-France, qui a ouvert le bal, et montré comment la réflexion éthique prenait tout son sens, encore plus en temps de crise.

Prendre le temps autrement, c’est ce qu’ont proposé Martin Denoeud et Barth Russo. Le premier, responsable du projet Siel bleu au travail, a démontré les bienfaits d’un temps d’échauffement dans le cadre professionnel, tandis que le second a initié les 800 participants aux bénéfices de la musique et des percussions corporelles. 

L’aide-soignante et auteure Florence Braud s’est ensuite interrogée sur le temps et l’empathie : et si les lapins blancs s’arrêtaient pour regarder Alice et lui parler ? Une lumineuse intervention inspirée d’Alice au pays des merveilles, de Lewis Carroll.

La formatrice en hortithérapie Estelle Alquier a ensuite invité le public à faire un tour au jardin, en rappelant ses bienfaits pour les personnes accompagnés comme les professionnels qui les accompagne.

Les auteurs, instructeurs et formateurs Humanitude se sont ensuite relayés à la tribune pour explorer différentes manières de s’emparer de cette philosophie de soin et de ses techniques pour éviter les troubles du comportement, la dénutrition et redonner du sens à ses pratiques.

Ensuite, Vincent Chagué a rappelé l’importance du management proximité, qui nécessite un peu de temps pour mieux en gagner ensuite. Et le responsable du numérique en santé Dominique Pon a partagé en avant-première les futures évolutions de ces outils indispensables pour gagner du temps.

Ce premier jour s’est terminé par la remise des labels Humanitude par Dominique Libault, avec le soutien de la ministre Brigitte Bourguignon : félicitations aux huit établissements qui obtenu le label ou son renouvellement !

Après une soirée d’échanges et de rencontres, la deuxième journée de colloque a démarré par une réflexion sur notre rapport au temps proposée par le sociologue Antoine Gérard : comment se comprendre quand le temps des âgés ressemble à un sablier, dont on ne voit que les grains déjà écoulés, alors que celui des plus jeunes est envisagé comme un agenda, qu’il reste à remplir ?

C’est ensuite l’horloge qui était au centre du retour d’expérience de Christine Schuhl. Cette éducatrice de jeunes enfants a mis en place à plusieurs reprises dans sa structure des journées sans montre : que d’enseignements pour les professionnels, qui ont dû organiser leur travail uniquement en fonction des besoins exprimés par les enfants !

Le professeur en psychologie Stéphane Adam est ensuite venu de Liège pour expliquer comment prendre le temps de percevoir l’autre autrement permet de mieux l’accompagner ; puis le philosophe Eric Fiat est revenu sur la notion de concordance – et de discordance – des temps vécus par chacun.

Après une présentation de la médiation familiale comme outil pour éviter des conflits chronophages par la médiatrice Myriam Laloua, l’aide-soignant et auteur Alexis Bataille est revenu sur l’importance de la compétence culturelle.

L’équipe de la résidence luxembourgeoise Op des Waassertrap a quant à elle détaillé une expérience menée auprès des résidents pour stimuler, pas à pas, leur verticalité.

Puis Fabrice Midal a montré comment trois minutes de philosophie permettaient de redevenir humain. 

L’équipe du Théâtre de la Ville lui a succédé pour revenir sur les consultations poétiques, dansées et chantées proposées aux personnes isolées et aux résidents d’ESMS : quand la culture vivante aide, le temps d’un instant à retisser des liens…

Merci à eux, à tous les intervenants, les participants, mais aussi les établissements d’avoir pris le temps…

Et pour ceux qui n’auraient pu se rendre à l’événement, gardez l’œil ouvert : l’équipe d’organisation vous prépare des surprises…

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