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Accompagnements & soins

L'appel à la solidarité, preuve ultime d'un manque d'engagement politique

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 19/05/2014

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Annie de VivieComment traduire l'appel de la nouvelle ministre Laurence Rossignol pour la solidarité familiale, intergénérationnelle, féminine ?
Les arbitrages en faveur des personnes âgées fragilisées, malades, et de leur proches aidants, ne dépasseront pas la contribution issue des retraités eux-mêmes (la CASA : contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie).
Et encore faudra-t-il que la loi soit bien votée en 2014. Elle doit être présentée mi-juin assure la ministre.

L'engagement politique en faveur des plus âgés fragilisés n'ira visiblement pas plus loin. "L'adaptation de la société au vieillissement" se fera du côté de l'urbanisme en poussant les décideurs à mieux prévoir des habitats et des territoires favorables aux personnes fragilisées (accessibilité), en favorisant la Silver Economie (par mobilisation du pouvoir d'achat des retraités aisés), en valorisant les métiers du grand âge, en mobilisant les acteurs de l'économie solidaire et du bénévolat (ex. Monalisa : mobilisation nationale contre l'isolement des plus âgés)...

Malgré la pression démographique (vieillissement de la population, raréfaction des professionnels de santé), malgré l'épuisement des aidants proches (voir la Tribune de Florence Leduc), familiaux et professionnels, on ne voit pas d'arbitrage pour renforcer les personnels et leurs formations (hormis des "plans d'urgence"), pour alléger les restes à charge, tant à domicile qu'en établissement.

Alors que la pression monte, les acteurs publics se mobilisent sur d'autres objectifs peu couteux en argent public (prévention, logement) mais n'arbitrent pas en faveur de :
- une refonte de la gouvernance de l'aide et des soins longue durée
- avec un système d'information autour des personnes (DMP renforcé) pour favoriser une évaluation multidimensionnelle des attentes et besoins, au sein d'un "guichet unique" d'information, d'orientation, de coordination des acteurs
- une filière labélisée de services d'aides et de soins
- une solvabilisation d'un droit à compensation des handicaps quel que soit l'âge, porté par la solidarité nationale et complété pourquoi pas d'assurances ou services mutualistes

Face à cette réalité, les professionnels veulent rester motivés et engagés pour affirmer l'autonomie des personnes fragilisées, comme Claudy Jarry le président de la FNADEPA qui continue de réfléchir à la "3eme voie" d'habitats diversifiés entre le domicile et l'EHPAD, comme le nouveau livre blanc du Synerpa qui se veut optimiste et volontariste pour une filière de prendre soin décloisonnée, voir aussi la qualité des animations à la Villa St Nicolas du Havre, ou le programme des initiatives aux Salons de la Santé et de l'autonomie à Paris cette semaine (nous serons ravis de vous retrouver sur le stand Agevillage T 87).

Mais les professionnels ne doivent pas culpabiliser du manque d'aides et de soutien de l'Etat.
Comment tenter de répondre quotidiennement aux demandes et attentes de populations plus ou moins aisées et de financeurs publics exsangues ? Aux 4ème Assises des logements-foyers, on voit que la parole circule plus facilement entre les acteurs (résidences) publics, associatifs, privés, poussés à collaborer, sur les territoires.

Dans notre documentaire Age comme Agir, Agevillage et ses partenaires montrent qu'il est pourtant urgent de réformer, d'avancer en s'appuyant sur les expériences réussies primées, labélisées.
Malgré les précautions et injonctions du plan canicule 2014, faudra-t-il une nouvelle catastrophe sanitaire pour enfin restructurer et renforcer l'aide aux plus âgés fragilisés ?

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