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Politiques grand âge

De la perversité des indicateurs

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 27/04/2015

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Le médico-social pèche par manque d'évaluations de ses pratiques. Les expérimentations se succèdent sans que les enseignements probants ne se généralisent suffisamment.

Ces constats se répètent de rapports en rapports et plusieurs agences nationales se penchent sur cette question : l'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des Etablissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM), l'ANAP (Agence nationale d'appui à la performance), et aussi la CNSA et sa section V.

Sans diagnostic préalable, sans indicateurs/repères, comment avancer ? Comment se mesurer pour progresser sans cesse dans une démarche d'amélioration continue ?

La semaine dernière la recherche-action Add'Age sur les enjeux du développement durable montrait notamment que les déchets alimentaires pourraient être réduits après avoir été mesurés et selon des objectifs/repères. Cette semaine, l'Ademe publie des référentiels en matière de consommation responsable.

Voir aussi cette semaine la labélisation des Unités Alzheimer de Bourgogne par l'ARS, les Conseils départementaux, France Alzheimer et les CODERPA.

Des indicateurs sont donc utiles pour prendre conscience de réalités, se fixer des objectifs, mesurer la réussite ou non de plans d'actions. Ils ne sont valables que sur la durée (cf. cette semaine les conseils du Dr Gomas pour la démarche palliative en EHPAD)

On sait que les indicateurs peuvent aussi enfermer sur des objectifs économiques voire comptables (par exemple) et provoquer des effets pervers en contradiction avec les enjeux éthiques.

Aux Assises des EHPAD, Didier Charlanne, le directeur de l'ANESM, a ainsi parlé de l'expérience de Medicare aux Etats-Unis qui avait choisi comme indicateur le "nombre de chutes". Pour plaire aux autorités de tutelles, les professionnels ont visé le "zéro chute"... et provoqué des contentions à tous les étages, voire le refus d'accueillir des personnes "chuteuses" !

Je pense aussi à l'outil GMPS qui peut devenir une "prime à la grabatisation". Si l'on améliore l'autonomie d'une personne, il faut savoir coder les actes pour ne pas diminuer le GMPS et risquer de perdre des crédits soins. En revanche, plus on a de soins d'escarres, de personnes grabataires... mieux on est doté ! Voir l'expérience d'un EHPAD de la Drôme.

Par ailleurs, vue la circulaire budgétaire 2015 "sinistrée selon la FNADEPA", comment suivre sérieusement une longue batterie d'indicateurs ?

L'enfer est pavé de bonnes intentions.

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