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Accompagnements & soins

Dépasser les oppositions ville/hôpital

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 20/07/2015

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Annie de VivieVieillissement de la population, boum des maladies chroniques, notion de parcours de soin, de prévention, de "prendre soin" (care) plutôt que de séries d'actes techniques hyperspécialisés (cure) pour soigner l'homme dans sa globalité, jusqu'au bout de sa vie; nouvelles technologies (ambulatoire, télémédecine), volonté des personnes fragilisées, malades d'être maîtres de leur santé (applications web prévention/suivi, dossier médical partagé)...

Ces nouvelles réalités vont-elles, enfin, bousculer les politiques publiques ?

Les rapports de la CNSA (pour un droit à compensation des situations de handicap quel que soit l'âge), du HCAAM (sur les hospitalisations évitables, la iatrogénie médicamenteuse), le dernier rapport de Denis Piveteau "Zéro sans solution", pour ne citer qu'eux, se suivent sans que les politiques (ministères, députés, sénateurs, élus locaux) ou les grandes administrations centrales (Assurance Maladie, Sécurité sociale, CNSA) n'arrivent à entamer des réformes structurelles.

A si, on lance de nouvelles expérimentations, comme les PAERPA : parcours de santé des personnes âgées à risque de perte d'autonomie. Voir aussi cette semaine le guide PAPA de la Société Française de Gériatrie et Gérontologie (SFGG) et le Conseil National Professionnel de gériatrie (CNPG) pour une bonne prescription médicamenteuse.

Un signal vient peut-être d'être lancé par la CNAM (Caisse nationale d’assurance-maladie) dans son dernier rapport "Charges et produits 2016" sur les dépenses de villes/dépenses hospitalières/prestations servies.

Ce rapport est salué par la FEHAP qui note que l'on sort (enfin) de la lecture clivante "entre la dépense de ville qui serait un indicateur en soi de qualité et de pertinence, tandis que la dépense hospitalière en serait le signal contraire; ou que la succession d’interventions libérales individuelles auprès du patient, serait en soi efficace et souhaitable ; tandis que les soins ou l’accompagnement coordonnés par une structure sanitaire ou médico-sociale (centres de santé, HAD, SSIAD , etc…), serait une dépense discutable, et évitable en libéral « classique ».

La filière de santé est enfin défendue comme la nécessité pour les personnes malades de structures comme les SSR qui sont comme le dit la FEHAP "non pas une perte d’argent, mais une perte de chances pour ceux qui n’en bénéficient pas".

On peut se mettre à rêver que l’évaluation de la qualité des soins, de leur performance, devienne, selon la FEHAP, "un axe systématique d’analyse de l’assurance-maladie ou de la Haute Autorité de Santé (HAS), dès lors que des comparaisons sont établies entre tous les types de soins" (ville, hôpital, SSR, médico-social, etc).

Chez Agevillage, on se pique de rêver à la disparition de la "prime à la grabatisation" au profit d'une prime à la performance de la qualité du prendre soin (Cf. les cinq principes et 300 critères du label Humanitude, salué récemment par Afnor Certification).

Alors que le PLFSS 2016 va bientôt être débattu et que la (petite) loi d'adaptation de la société au vieillissement avance péniblement dans le parcours d'obstacle parlementaire... laissons-nous aller à rêver en cet été caniculaire.
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