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Accompagnements & soins

Hollande : pas un mot sur la santé

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 10/09/2012

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La campagne électorale avait passé sous silence les enjeux du vieillissement et le besoin de refondre l'aide financière à l'autonomie.

Les premiers arbitrages du Président de la République sont nets : la santé, le vieillissement, la compensation des situations de handicap ne font pas partie des priorités et devront subir des arbitrages budgétaires serrés. Pas ou peu de moyens supplémentaires : il va falloir prendre soin, accompagner, soutenir les personnes fragilisées, malades, à moyens constants voire contraints.

Rigueur donc alors que la situation financière de nombreux services à domicile (notamment associatifs) est officiellement intenable, que les départements réclament de l'Etat qu'il revienne à son niveau d'engagement premier concernant le financement de l'APA (Allocation personnalisée d'autonomie), que la convergence budgétaire fait craindre le pire dans des USLD/EHPAD, que la désertification médicale s'accentue...

Chacun constate que la notion de parcours d'aide et de soin se discute et fait l'objet d'initiatives dans les axes stratégiques des ARS (Agences régionales de santé) que notre rédaction a suivi pour vous région par région) . Mais elle est encore loin d'être même réfléchie dans le mille-feuille des 7 000 EHPAD, 15 000 services à la personnes, CLIC, MAIA, services et propositions communales, inter-communales, départementales, régionales et nationales...

Or le gouvernement va demander de nouveaux efforts : chaque euro public va devoir être optimisé, dépensé à bon escient.
Comme le réclament de nombreux professionnels (comme la Fehap) : il faudra une "vérité des coûts". A budgets constants, il va falloir analyser les crédits des uns, des autres et les optimiser pour améliorer ce parcours de soin sur chaque territoire.

Questions :
- Les ARS auront-elles le pouvoir de mieux financer les parcours de soin par de nouvelles répartitions de crédits du sanitaire vers le médico-social, malgré les pressions des uns et des autres (corporatismes, lobbyings, pouvoirs des différents échelons locaux...). Rappelons le témoignage de Didier Jaffre de l'ARS Bourgogne ?
- Les crédits votés, fléchés pour le médico-social (tout comme les fonds d'urgences, PAI) seront-ils bien affectés (et non sanctuarisés et rendus à l'Assurance Maladie, comme le déplore l'AD-PA, notamment, depuis des années) ?
- Les nouveaux contrats d'avenir seront-ils accompagnés des formations nécessaires ? En effet accompagner la maladie, la fragilité, l'isolement quel que soit l'âge de la personne, ne s'improvise pas.
- Le soutien de la E-santé sera-t-il conforté (malgré les atermoiements sur le DMP), accompagné, sécurisé, notamment sur les enjeux éthiques (voir l'ouvrage "technologie et avancée en âge" cette semaine)?
- La nécessaire "réforme de la gouvernance" du médico-social : évaluations des besoins d'aides, coordinations des plan d'aides, mutualisations... sera-t-elle soutenue, accompagnée, managée en ces temps de disette budgétaire ?

De nouvelles répartitions de crédits sont indispensables pour investir et optimiser notre système de prendre soin.
Le trop de recours aux urgences, les consommations médicamenteuse inappropriées, les accidents domestiques, le poids de la dépression, de l'isolement, de l'épuisement des aidants ont un coût caché au plan économique et humain.

Quand on investit en formation, restructuration, management de projet... des économies se produisent. Voir cette semaine l'impact des formations des professionnels sur les troubles psychosociaux (nous avions publié aussi sur la diminution de la consommation de neuroleptiques).
Sinon, l'absentéisme, pour ne parler que de lui, repart à la hausse générant de nouvelles dépenses totalement évitables.

La vision politique d'une société pour tous les âges tarde à se manifester générant des dépenses toujours sans fin.
Cette société qui intègre toutes les générations, serait pourtant "rentable" par la dynamique, le souffle, l'espoir qu'elle apporterait à tout citoyen, tout professionnel, qui vieillit chaque jour.

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