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Qualité & management

mutualiser oui, perdre la présidence non.

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 01/10/2012

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Annie de VivieLes dizaines de milliers d'établissements et services médico-sociaux ont encore grossi ces dernières années, avec le Plan Borloo notamment, dans les services d'aides à domicile.
Sur le terrain on constate que la démultiplication des acteurs nuit à leur visibilité, à leur lisibilité.

La nécessaire "coordination" des acteurs autour de la personne concernée a fait couler beaucoup d'encre, de livres, de textes officiels.
Le mot ne se traduit pas si facilement dans les faits quand il s'agit pour les uns ou pour les autres de lâcher des prérogatives, des territoires, des implantations, un chiffre d'affaire pour amortir des structures qui ont grandi...

Et chaque ministre, chaque gouvernement a hâte de laisser sa trace par un nouveau dispositif : les récentes MAIA plutôt que les Clic renforcés par exemple.

Or les exigences sont plus importantes d'années en années : professionnalisation des intervenants, certification qualité, réglementations, normalisations, recommandations de bonnes pratiques...
Comment répondre aux multiples exigences des tutelles et des clientèles sans des moyens supplémentaires (en encadrement, en compétences ciblées) ?
Face aux tensions financières de ces même tutelles, les services sont de plus en plus poussés, parfois contre leur gré, à se rapprocher, mutualiser des services communs (logistique, qualité, ressources humaines...).

Cette démarche entre en cohérence avec la volonté d'optimiser le parcours des personnes âgées sur les territoires.
Les enjeux ne sont pas neutres : 2 milliards d'euros d'économies estimés par le Haut Conseil à l'avenir de l'assurance maladie (HCAAM) en hospitalisation évitées, consommations médicamenteuses réduites, moins de recours aux urgences.

Mais peut-on restructurer par décret ?

Les services à domicile, pour ne cibler qu'eux, sont souvent nés d'initiatives locales, d'hommes et de femmes investis, ayant identifié des besoins non pourvus.
Patiemment, d'année en année, ils ont tissé leur toile, recruté, structuré des associations qui répondent à des attentes connues.
Aussi est-ce bien difficile de laisser la présidence de son service pour le mutualiser, voire le fusionner.
C'est pourtant devenu une question de survie dans nombre de territoires... mais l'histoire des services, l'engagement personnel des présidents(es), la reconnaissance du statut, pèsent parfois plus lourd que les bilans financiers.

Qu'il est difficile de rapprocher des services issus d'opérateurs parfois opposés politiquement parlant. Il faut parfois que l'autorité référente pèse de tout son poids (ex. Les 27 filières gériatriques et gérontologiques de l'ARS Rhône Alpes)

Les textes officiels sont tous allés dans ce sens depuis des décennies.
Alors comment provoquer le changement ? des mutations ?
On voit que les pouvoirs public avancent plusieurs stratégies :
- Laisser la situation se dégrader financièrement au point que la mutualisation s'effectuera de force.
- Accepter d'accompagner les acteurs, dans la durée (il faut du temps pour faire évoluer des décennies de fonctionnements installés), soutenir, former les acteurs.

Il semble que la patience des décideurs soit à bout et de toutes façons les crédits font défaut.
Les fonds d'urgences, les fonds d'aides sont maintenant distillés au goutte à goutte.
A chacun de s'interroger sur sa situation stratégique, sur son territoire.
S'allier ou périr : la violence de la proposition peut être trop difficile.

Mais les fermetures de service ne sont plus une menace, elles sont devenues réalité.

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