Aller sur la navigation Aller au contenu principal Aller sur la recherche

Réseaux & territoires

Des stratégies de défense au champ des possibles

Auteur Annie De Vivie

Temps de lecture 3 min

Date de publication 22/03/2023

0 commentaires

La situation des professionnels du grand âge ne cesse de s'aggraver. A côté de l'évolution des coûts liée à l'inflation, les données de la sinistralité s'ajoutent aux postes désespérément vacants au point que des services et établissements ferment fautes de ressources... humaines, essentielles.

Dénoncer, se protéger, se regrouper, se sauver, fuir ou finir par en rire... on voit se déployer des stratégies de défense des opérateurs du grand âge. L'auteur Damien Collard pointe ces stratégies de défenses dans la vraie vie du travail vivant, pour faire face aux souffrances au travail au risque qu'elles se retournent contre les professionnels eux-mêmes.

Au risque de renforcer leur invisibilisation, leur sentiment d'impuissance, sans stopper la fuite des métiers…

Des stratégies de défenses à regarder de près, vers une nouvelle dynamique, vers l'ouverture du champ des possibles ?

Essayons.

Vers une approche par la psychodynamique du travail pour faire face aux souffrances des soignants selon Damien Collard.

Vers la lutte contre la dénutrition à domicile avec des repas enrichis.

Vers des pratiques et des gestes proposés par la Fondation de l’Académie de chirurgie pour prévenir les escarres.

Vers de nouveaux référentiels métiers et des missions repensées entre les Idec et les Medec aux Assises des soins en Ehpad.

Vers des équipes autonomes, des équipes infirmières libres, responsables, solidaires (Equilibres), vers le modèle Buurtzorg transposé en France : le rapport de l'étude européenne TICC (Transforming Integrated Care in the Community) ouvre le champ des possibles pour transformer l'aide et les soins à domicile.

En écho au dernier rapport Libault vers des services publics territoriaux de l'autonomie, avec des services (comme les Ssiad, Spasad, Ehpad) ressources, coordonnés, connectés avec les personnes concernées et leurs proches aidants.

En écho aux travaux de Marie-Aline Bloch sur les dispositifs de coordination pour en finir avec le « mille-feuilles à la française » pour la santé des personnes, des professionnels et des territoires... vers des territoires labellisés Amis des Aînés.

Ce sera difficile sans ressources, sans soutiens, sans moyens associés, sans un vrai 5eme risque autonomie de protection sociale, sans une refonte de la gouvernance du grand âge, sans une vision positive de l'avancée en âge, debout, malgré tout, partout, jusqu'au bout.

Cette vision est positive, pour l'intérêt général. La prévention, la SQVT, le renforcement des compétences professionnelles... inversent les coûts de la non-qualité qui explosent au risque de renforcer la spirale infernale. Aider à vieillir debout c'est positif et rentable !

L'étude européenne TICC donne de l'espoir, comme le déploiement d'approches non médicamenteuses qui favorisent l'autodétermination... avec enthousiasme (titre de l'édition 2023 de notre colloque annuel Agevillage/Humanitude sur les approches non médicamenteuses les 7 et 8 novembre prochain sur Paris).

Allez, continuons de dénoncer, de militer pour l'aide à l'autonomie décente jusqu'au bout de la vie. Regardons les stratégies de défenses des uns, des autres, pour chercher à inventer demain, avec les citoyens, avec de nouveaux alliés concrets, sonnants, trébuchants. Les parlementaires travaillent à une proposition de loi encore bien peu dotée selon les fédérations professionnelles.

Le 1er avril s'ouvriront les Etats généraux des maltraitances. Le 4 avril prochain, le ministre Jean-Christophe Combe présentera les premières conclusions du CNR Bien vieillir avec un volet métier "avec ceux qui savent, qui sont ceux qui font".

Vers une ouverture du champ des possibles pour une politique nationale pour vieillir debout ?

Partager cet article
Tags