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Qualité & management

Maltraitances, juste une question de budget ?

Auteur Rédaction

Temps de lecture 1 min

Date de publication 06/10/2014

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Annie de VivieUn récent reportage TV en région Rhône Alpes a attiré mon attention.

Un aide-soignant en ehpad avait dénoncé des situations de maltraitances physiques au sein de son établissement. Conséquence "logique", c'est lui qui a été puni: il a perdu son travail, sa famille, sa maison... Mais -une fois n'est pas coutume -ces alertes ont été entendues par les autorités de tutelle (Conseil général et Agence régionale de santé, ARS). Une enquête a eu lieu et les coupables ont été identifiés et sanctionnés (voire juste mutés...).

Les représentants des professionnels pointent une origine financière de la "maltraitance" avec des budgets trop contraints au vu des besoins en soins et en attentions de personnes âgées de plus en plus handicapées, malades. Il est évidemment impossible d'effectuer 20 toilettes de qualité en 4 heures !

Il est vrai que notre pays n'a pas fait le choix d'octroyer les même aides aux personnes handicapées de plus ou moins 60 ans. Loin de moi, l'idée de déshabiller Pierre pour habiller Paul, mais le déséquilibre entre l'APA (allocation personnalisée d'autonomie) et la PCH (Prestation de compensation du handicap) s'élèverait entre 3 et 5 milliards d'euros.

La future loi d'adaptation de la société au vieillissement ne bénéficiera que de la CASA (Contribution additionnelle d'aide à l'autonomie), une somme de 650 millions d'euros en provenance d'une taxe sur les pensions de retraite. Il vaudrait mieux dire que l'amélioration du quotidien des personnes fragilisées sera faible, estime le Collectif "Une société pour tous les âges".

Poser un regard de vérité sur la qualité du prendre soin est difficile mais nécessaire pour avancer, structurer, exiger des moyens ciblés, professionnels et compétents. Des voies d'expression et de dénonciation existent comme le numéro d'appel unique 3977, les procédures de signalements. Les autorités de tutelle sont en veille, mais ont-elles les moyens d'agir ?

Que faire quand les moyens manquent ?
Ne pas accueillir certaines personnes lourdement handicapées ?
Déroger au "pas de vague" imposé par les conseils d'administration ?
Risquer de mettre sa vie professionnelle voire personnelle en danger ?
Parler ou ne pas parler face au risque de représailles ?

Ces questions méritent d'être posées.
Impossible d'accepter l'inacceptable.

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