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Politiques grand âge

#UrgenceGrandAge : la Fnadepa mobilise plus de 18 000 personnes

Auteur Raphaëlle Murignieux

Temps de lecture 3 min

Date de publication 05/10/2022

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« Les vieux méritent mieux »

Après l’AD-PA et la Fnaqpa, l’Uniopss, Nexem, la Fehap, la Mutualité Française et quatre autres organisations la semaine dernière, au tour de la Fnadepa de se mobiliser sur la situation intenable du secteur grand âge. Avec un premier acte ce 4 octobre qui a rassemblé plus de 18 000 personnes. Retour sur les constats et les demandes de la fédération.

« Pour de faire entendre des pouvoirs publics, il faut militer ensemble », invite Jean-Pierre Riso, le président de la fédération. « Familles, résidents et professionnels ». Dont acte.

Mardi, la Fnadepa organisait un événement à Paris, auquel ont participé des résidents, des professionnels, mais aussi l’ancienne ministre Michèle Delaunay ou le fondateur de l’Observatoire du grand âge Laurent Garcia.

Retransmise via internet, la mobilisation visait à alerter sur la situation intenable du secteur, quantifiée par d’une enquête flash menée du 14 au 19 septembre auprès de 1400 directeurs adhérents.

89 % des établissements et des services manquent de personnel. 78 % des revalorisations salariales non financées. 85 % des directeurs prévoient un déficit budgétaire en fin d’année. 25 % des professionnels en CDD ou en intérim. 33 % des services à domicile n’honorent pas intégralement les plans d’aide Apa. 25 % des Ehpad et résidences autonomie gèlent les entrées, avec une médiane de quatre places fermées. Sans oublier l’inflation hors norme qui se poursuit…

N’en jetez plus, la coupe est pleine. À tel point que 43 % des directeurs envisagent de quitter le métier à court ou moyen terme. « On a dépassé le stade du blues des directeurs », commente la directrice générale de la fédération Annabelle Vêques. « Il y a une vraie crise des vocations à tous les maillons de la chaîne ».

« Stop à l’incantation. De l’action, et de l’action maintenant »

La Fnadepa appelle donc les pouvoirs publics à prendre leurs responsabilités. A commencer par une vraie réforme du secteur, via une loi ad hoc. « On ne peut pas construire une politique publique sur l’engagement hors norme de ceux qui restent », estime Jean-Pierre Riso.

Et à agir vite : la feuille de route de Jean-Christophe Combe, qui doit être dévoilée au printemps 2023, est prévue trop tard, et la concertation d’octobre jugée inutile : la Fnadepa a donc décidé de ne pas participer à la « fabrique du bien vieillir ».

Car les besoins, définis de rapports en rapports, sont connus. La Fnadepa demande donc des actes, et en priorité :

  • Faire du bien vieillir la grande cause nationale 2023 pour sensibiliser l’opinion et lutter contre l’âgisme
  • Lancer un plan Marshall des métiers du grand âge, en vue de recruter 100 000 professionnels en cinq ans, soignants mais pas uniquement : la Fnadepa aimerait qu’un demi-poste en activité physique adapté soit créé par établissement, mais aussi que les temps d’animations et de vie sociale soient augmentés.
  • Imposer un ratio minimum en Ehpad, ce qui, souligne la Cour des comptes, permettra de réduire fortement la sinistralité, avec le recrutement de 20 000 professionnels dès 2023.
  • Mieux reconnaître les métiers, avec notamment des revalorisations de salaire en lien avec l’inflation.
  • Encadrer le recours à l’intérim, ce qui n’est prévu que dans le sanitaire dans le PLFSS 2023.
  • Mailler le territoire de centres d’activités pour seniors et de centres d’aides à l’autonomie.
  • Mettre en œuvre un bouclier énergie immédiat pour tous les établissements et services, qui ont subi de fortes hausses de leurs dépenses de gaz et électricité, pouvant grimper jusqu’à 600 %.
  • Le financement de la réforme du grand âge, à hauteur de 10 milliards d’euros.

Ces demandes, de même que les résultats de l’enquête flash, doivent être transmis au gouvernement. En attenant des réponses, la Fnadepa entend continuer à se mobiliser, et invite tout un chacun à interpeller son député ou son sénateur.

Si elle n’émane pas de l’exécutif, la réforme pourrait voir le jour via une proposition de loi parlementaire, pointe Jean-Pierre Riso, pourquoi pas via le groupe de travail longévité et autonomie emmené par Jérôme Guedj.

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