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Qualité & management

CPOM, développement durable - indispensables indicateurs

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 23/01/2017

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Défendre son modèle économique

Pas facile dans le secteur de l'aide aux plus âgés, pour prévenir le risque de perte d'autonomie fonctionnelle, pour bien vieillir, de défendre son modèle économique. Seuls des indicateurs médico-économiques permettent de tenter d'objectiver des crédits de plus en plus difficiles à obtenir.

Regardez la mesure de l'action gérontologique. Quels critères utiliser ? Quelles unités de mesure ? Dans son dernier livre chez l'Harmattan, Jean-Jacques Amyot raconte les 40 ans de l'Oareil, Office aquitain de recherches, d'études, d'information et de liaison sur les problèmes des personnes âgées. Soutenu par les pouvoirs publics nationaux, locaux, les caisses de retraite... il a petit à petit chercher à trouver son indépendance en tant qu'Ovni en gérontologie (ni structure publique d'enseignement et recherche, ni ESMS). Chaque année, il a testé, déployé ou mutualisé des recherches/actions, des formations professionnelles (Cafad, Beatep, DIGS), du consulting, des évaluations externes. Les actions de lutte contre la maltraitance et le risque de suicide se sont rapprochées d'Alma Gironde et du 3977. Son Université du temps libre accueille aujourd'hui plus de 6000 étudiants de tous les âges (jusqu'aux "octoplus"). L'Oareil fait le choix d'une structure légère adossée à l'université pour assurer sa dynamique de projets autour de la "parole aux anciens", son indépendance et son autonomie financière.

Regardez le secteur de l'aide à domicile, acculé, face au mur des financeurs exsangues. L'Una a choisi le rebond. Avec son nouveau président Guillaume Quercy, l'union choisit de re-politiser ses sujets, de re-mobiliser les personnes ayant besoin d'aide, leurs proches aidants, les élus... sur les enjeux de l'aide à l'autonomie, partout sur les territoires. Car on le voit l'accès à l'Apa n'est pas le même partout.

Regardez les CPOM (et les outils Anap pour leur négociation) associés à leur EPRD (expliqué cette semaine par un expert-comptable), qui vont revisiter les dynamiques locales, les gouvernances d'établissements et services de proximité. Les directeurs doivent s'y préparer et prendre la main, insiste Claudy Jarry, président de la Fnadepa. Des crédits existent pour des "missions complémentaires" qu'il s'agit d'objectiver par le suivi d'indicateurs.

Regardez les indicateurs du développement durable en santé suivis par le C2DS. Sur une petite centaine d'Ehpad, on voit que la sensibilisation augmente doucement (trop doucement). En tout cas la thématique du développement durable est de plus en plus identifiée dans les CPOM. On note que les critères d'achats responsables en Ehpad sont la proximité des fournisseurs, la consommation énergétique, l'impact sanitaire des produits et services (mais le "bio" semble reculer en cuisine et les barquettes jetables moins supprimées).

Si la mesure de la qualité de l'air intérieur ne décolle pas, les Ehpad investissent la gestion de l'eau, des énergies, des déchets. Ils font l'objet de diagnostics, de formations des personnels avec des référents et matériels de mesures adaptés : étude des consommations énergétiques, mesure du poids des déchets annuel ramené au nombre de journées d'hébergement (entre 0,02 kg à 0,11 kg), filières de tri... L'éco-mobilité avance avec des réflexions pour les transports des résidents, du personnel (garages à vélo).

Et sur le volet social du développement durable, le ratio d'absentéisme est suivi. Il est de 7 % en moyenne (de 2 à 20 %), et près d'un Ehpad sur deux met en oeuvre des actions citoyennes et/ou culturelles. Près d'un sur trois dispose d'un référent bientraitance.

Quant au bien-être, il reste peu mesuré alors que mesurable (y compris dans les espaces nature avec animaux qui sont proposés dans un quart des Ehpadde l'étude). Du côté des infirmières, le ras-le bol, le sentiment de ne pas être écouté et entendu s'exprimera par des manifestations ce 24 janvier.

Quant aux crises sanitaires comme les épidémies de grippe ou de gastro qui sévissent actuellement, les indicateurs seront demandés pour justifier de la mobilisation des crédits.

Notre secteur médico-social passe dans l'ère des indicateurs médico-économiques.
Parce que sans mesure, pas de prise de conscience et pas d'actions défendues et défendables.

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