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Politiques grand âge

Un vote, pas un blanc-seing, pour une loi Grand âge à effet immédiat

Auteur Annie De Vivie

Temps de lecture 3 min

Date de publication 20/04/2022

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Comme les milliers de professionnels qui appellent à faire barrage à l’extrême-droite, difficile de rester muette à la veille du second tour de l'élection présidentielle dimanche.

Je voterai Emmanuel Macron et invite à le faire.

Pour les valeurs de solidarité, d'égalité de tous.

Pour les avancées pour le grand âge parmi lesquelles les Ségurs (sans les oublis), l'avenant 43, le "quoi qu'il en coûte", le lancement de la 5eme Branche autonomie de protection sociale ... mais qui laissent un goût d'inachevé voire pire quand les contrôles tombent après la déflagration du livre Les fossoyeurs sans les moyens associés.

Ce vote n'est pas un blanc-seing au regard des défis démocratiques, démographiques et climatiques devant nous (cf. ma contribution à l'ouvrage collectif de Frédéric Serrière Les 41 : Vieillissement, RSE et climat : même combat).

D'autant que les murs démographique et climatique se rapprochent : 2030 c'est demain, avec l'arrivée aux âges avancés des baby-boomers.

Or les moyens manquent dès aujourd'hui dans tous les services et établissements, partout sur les territoires. Les professionnels fuient un secteur notoirement sous-doté. Les déserts médicaux s'étendent... Au risque de coûts de la non-qualité allant encore crescendo : plus de recours aux urgences, aux médicaments évitables, épuisements des proches aidants, des professionnels, sinistralité…

Il est pourtant possible de renverser la spirale infernale, d'investir pour privilégier la prévention et la diminution de cette sinistralité (alignée sur les enjeux climatiques).

Il est possible de créer un vrai service de l'autonomie, financé, identifié, lisible, coordonné, connecté, décliné sur les territoires (cf. dernier rapport Libault).

Il est possible de ré-enchanter les merveilleux métiers du lien, de nourrir ce lien entre les professionnels en première ligne et les personnes aidées. Des personnes reconnues dans leur singularité, leur citoyenneté ("Rien pour les vieux sans les vieux" rappelle le collectif auto-proclamé de la vieillesse (Cnav). Des personnes en situation de vulnérabilité reconnue dans leur expertise de leur situation, de leur santé, avec leurs proches aidants le cas échéant. Cela renverse le pouvoir soignant dans une co-construction du prendre soin (prendre soin de soi, des autres, du territoire, de la planète). Cela demande de réinterroger les métiers, les formations initiales pour un prendre soin coordonné 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, de terrain : voir les recommandations du rapport El Khomry (suite aux grèves de 2017/2018) à déployer dès les premiers jours du prochain quinquennat.

Il est possible de proposer un parcours de services, de solutions pour accompagner le grand âge debout jusqu'au bout, en limitant les incidents (chutes), en développant un prendre soin coordonné, avec des habitats partagés, des services et établissements dotés, rassurants, de confiance, labellisés, qui rayonnent sur leur territoire, lui aussi labellisé Ami des Aînés. Des structures accompagnées, financées, contrôlées (par l'Ogra : observatoire du grand âge ?).

Un vote pour un récit positif pour la qualité de vie des personnes concernées (nos proches aujourd'hui, nous demain) et c'est positif pour la santé et la qualité de vie au travail (SQVT)de tous les professionnels (en inter et pluridisciplinarité, sans oubli des Ségur(s) passés et futurs).

Un vote pour un projet "rentable" pour les finances publiques (vers moins arrêts de travail, de soins, de médicaments, une meilleur image des services au Grand Age). Voir cette semaine la piste du référent laïcité, la concordance des temps expliquée par le philosophe Eric Fiat lors de notre colloque 2021 sur les approches non médicamenteuses (ANM). Voir aussi les exercices pour développer le questionnement autour des soft skills et la prise de décision pour les professionnels de terrain.

Mais ce ne sera pas possible sans une vraie loi grand âge qui alimente la 5eme branche autonomie de protection sociale.

Pour un vote ce dimanche qui n'est pas un blanc-seing.

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