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Qualité & management

Voeux 2023 : la loi pour vieillir debout, on y croit

Auteur Annie De Vivie

Temps de lecture 3 min

Date de publication 04/01/2023

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L'année 2022 s'annonçait riche en promesses : année électorale, 20ème anniversaire de la loi 2002-2 et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça ne s'est pas passé comme prévu, rappelle la rédaction d'Agevillage dans sa rétrospective.

Après la crise covid, le scandale Orpea a secoué tout le secteur des Ehpad, renforçant sûrement le manque tragique d'attractivité des métiers. La guerre en Ukraine, la crise énergétique et l'inflation qui ont suivi, ont aggravé encore les difficultés et les déficits.

Malgré tout, les professionnels et leurs fédérations continuent de se battre : pour les métiers du lien, essentiels, quel que soit le domicile, pour une refonte de la gouvernance et un vieillir debout possible partout sur les territoires, tous "Amis des Aînés".

Ils répondent aux appels à projets : la rédaction en a sélectionné plusieurs dizaines pour commencer l'année. Ils continuent de se former : en présentiel, à distance. Ils sont prêts à embarquer en ligne pour une odyssée de l’espace avec les intervenants de notre colloque annuel sur les approches non médicamenteuses. L'ancienne directrice de Bretonneau, Isabelle Lesage, explique comment (ré)inventer un hôpital gériatrique, comment devenir une structure apprenante.

Alors, en 2023, la loi longévité, grand âge : on y croit ?

Les parlementaires de la majorité y croient. Ils ont déposé un projet visant à "bâtir la société du bien vieillir en France" doté de 14 articles sur la prévention, les métiers, la maltraitance, la citoyenneté ou le coût pour les familles. Un texte en écho avec les travaux du Conseil national de la refondation qui doit aboutir au printemps.

La FHF (Fédération hospitalière de France) y croit : elle a rédigé un projet de loi détaillé avec 20 propositions et un financement à 10 milliards par an
(ce que proposait le rapport Libault en 2019 déjà).

Les défis sont connus, alignés (transition démographique, climatique). Investir pour les relever est rentable, comme l'estime la Cour des comptes, au regard des coûts de non-qualité qui se retournent contre tout le système.

Les mutations murissent :
les multiples dispositifs admettent leurs invisibilités, leurs redondances, leurs manques de financement. La notion de "centre de ressources territorial" évoque furieusement le "service public territorial de l'autonomie" du dernier rapport Libault. Reste que les acteurs, les corporations peuvent avoir du mal à bouger, à changer... peut-être trop épuisés. Comment les soutenir au long cours ? Les labelliser ?

Reste donc à affirmer notre vision commune, politique : que veut la société, que veulent les citoyens pour leur grand âge, si des vulnérabilités, des maladies s'en mêlent ? Quelles réformes, quels efforts sont-ils prêts à faire, à accompagner ? Quels droits sont-ils prêts à défendre face aux dilemmes (sécurité/liberté notamment) ? Quelles valeurs affirmer face à l'âgisme individuel et collectif ?

Quel sens profond donnent-ils aux métiers de l'aide, de l'accompagnement, du prendre soin ? Sont-ils essentiels comme l'affirme le Collectif des professionnels de l’aide et du soin à domicile ? Sont-ils de merveilleux métiers du lien comme l'exprime monsieur Schustermann, un habitant d'Ehpad de la Fondation Casip Cojasor si émouvant en 2020 (je vous invite à le voir en vidéo à 1h30) ?

Peut-on se rassurer, tous, sur le fait que l'on peut vieillir debout, malgré tout, dans des domiciles ou habitats adaptés, partout sur les territoires (amis des aînés), jusqu'au bout de la vie ?

Allez : en 2023, une loi pour vieillir debout, on y croit !

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